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Route de la Bellevue : du nom des fermes qui se tenaient en place et lieu du hameau actuel, non du manoir qui, lui, apparaîtra beaucoup plus tard.

Rue du Bosc : l’ancienne appellation rue des Biches, au XVIIe siècle, possédait beaucoup de charme. Le Bosc s’appelait alors Bosc au Clerc. Une exploitation agricole appartenant à un établissement religieux rouennais en occupait une grande partie.

Rue du Bourg : toponyme tardif, autrefois rue de l’Église, ou encore du Cimetière, lorsque celui-ci s’étendait autour de l’église.

Allée des Buissons : située à proximité de l’allée des Prés dont le commentaire s’appliquera ici également. Toponyme de lotissement. Il m’est difficile d’exprimer ici mon désarroi. Faut-il travailler vingt heures par jour pour inventer autant de banalité ? Dernière trouvaille, ce nouveau lotissement à Préaux dénommé clos de la Rue aux Juifs…. Imaginez un peu à quel point il a fallu se presser le citron pour ajouter Clos au nom de la rue. Dans le temps, les gens avaient besoin de repères, aujourd’hui on leur vend des images.

Allée de la Croix Cabot : toponyme récent. Il fallait trouver un nom de couleur locale à cette allée installée dans un lotissement. La Croix Cabot ne se tient pourtant pas là, et n’a pas non plus le moindre lien historique avec cet endroit. La Veuve Cabot, elle-même, habitait au hameau de La Laye, et ne se partageait de son vivant qu’entre sa demeure et l’église du village.

Rue du 19 mars 1962 : une date importante marquant la fin de cette guerre impopulaire que fut la guerre d’Algérie.

Rue des Écoles : avant la construction des écoles, il n’y avait de particulier ici, au XIXe siècle, que le nouveau cimetière. La rue portait donc le nom de rue du Cimetière.

Impasse de l’Épine : cet axe appartenait depuis des siècles à la très ancienne rue des Ruettes. Il rappelle la proximité, entre Préaux et La Vieux Rue, d’un lieu que l’on nomme l’Épine à Cailloux.

Rue de l’Essart : au XIXe siècle, s’étendait encore ici la forêt. La Veuve Declercq, riche des malversations de son mari décédé, mais dorénavant liée à la famille des Boisgelin, y fit installer une ferme, des labours et des pâtures. La ferme des Essarts fut l’objet de distinctions, représentant ce qu’il y avait de plus moderne à l’époque, tant des constructions que des aménagements.

Rue de la Folletière : traverse ce hameau qui tient son nom du couvert forestier.

Impasse de la Folletière : ne fut pas toujours une impasse, mais une autre partie de la rue de la Folletière.

Allée de la Folletière : comme ce nom l’indique, cette allée se tient aussi à la Folletière, dans un lotissement qui remonte vers la Mare aux Boeufs. Il fut question de construire le groupe scolaire dans ce coin à une époque.

Route de Gournay : menait avant tout au prieuré de Beaulieu ainsi qu’aux paroisses de Bois-l’Évêque et de Bois-d’Ennebourg qui appartenaient aussi à la baronnie de Préaux. Dernière partie du trajet de ceux que l’on destinait au supplice.

Rue de la Haisette : petite barrière, petite porte, ou tout simplement, comme il semble que cela soit le cas, la déformation de Hayette, désignant la petite haie, ou la proximité de la lisière de la forêt. La rue emprunta le nom au Trou de la Haisette, trou qui ne correspondait certainement pas à une cuvette ou à un creux, mais caractérisait plutôt une habitation ou une ferme isolée.

Route d’Isneauville : n’accédait pas à la place de la Mairie par le passé. Il fallait tout d’abord rejoindre le hameau de la Rue aux Juifs, ou prendre par La Folletière. Chemin aux Ours, Val Normand, caractérisaient la toponymie de ce tracé sous l’Ancien Régime.

Rue aux Juifs : ancien nom du hameau qui se tenait sur le chemin rectiligne menant à l’entrée principale du château médiéval. C’était au Moyen Âge l’axe le plus direct entre le château et Rouen.

Rue de la Laie : tient son nom du hameau de La Laye. Portait aussi le nom de rue de la Croix de La Laye lorsqu’un calvaire se tenait sur le Parquet de La Laye, quand celui-ci existait encore. De ce Parquet il ne reste plus que le nom, nom qu’il faudra aller rechercher aujourd’hui au milieu des champs où les cartographes l’ont envoyé se promener. On se demande comment une histoire pourtant si proche ait pu s’effacer aussi vite de notre mémoire collective ? Le sommet du burlesque se rencontre plus au sud de la commune avec ce Pâtis Bulaire qui pose bien des questions sur les occupations favorites de nos ancêtres. L’ancien toponyme, les Lieus Patibulaïres, signifiait qu’en réalité on passait ici un bien mauvais quart-d’heure plutôt qu’une sieste tranquille.

Place de la Mairie : connut une longue histoire, particulièrement intéressante, mais masquée par la banalité de cette appellation.

Chemin de la Mare aux Bœufs : la forme médiévale de ce toponyme, La Marebeuf, possédait une plus belle histoire. Il est dommage qu’elle n’ait pas été conservée. Encore l’une de ces initiatives malheureuses de ces conseils municipaux des XIXe et XXe siècles, toujours aussi intransigeants sur la modernité et la culture.

Allée de la Mare Sangsue : toponyme de construction médiévale faisant référence à ce petit animal dont on se servait beaucoup pour se soigner. La mare portait une double appellation indiquant également la présence de saules. Les partisans de l’aspect médical l’emportèrent sur les adeptes de l’espace bucolique. Le véritable chemin de la Mare Sangsue existe encore en partie et passe à proximité de l’allée. Par le passé, il permettait de rejoindre à travers champs le chemin des Ruettes.

Allée du Petit Verger : origine récente, destinée à marquer la mise en place d’un petit verger conservatoire à proximité de la zone d’activité. Une belle initiative qui n’empêchera jamais ce lieu de rester ignoré des promeneurs du dimanche, tant par le manque d’accès satisfaisants que par le lieu tout simplement.

Allée des Peupliers : marque la présence de cette ligne de peupliers qui aujourd’hui sont protégés.

Rue des Pommiers : casse tête pour le conseil municipal du XXe siècle, ou de la fin du siècle précédent, qui entreprit de renommer chaque portion de la route menant au château médiéval. Les vergers étant alors très nombreux à proximité des habitats, trouver ce nom ne fut apparemment pas trop difficile.

Allée des Prés : toponyme de lotissement. Il y eut bien sûr des prés ici, comme un peu partout sur la commune, mais surtout des labours. Sous l’Ancien Régime s’étendaient sur ce lieu, depuis le presbytère, les terres agricoles appartenant à la cure, l’Acre Notre Dame.

Route du Puits de l’Aire : du puits et de l’aire de battage.

Rue du Quesnay : chemin le long duquel le hameau du Quesnay se construisit, à proximité de cette forêt dont la toponymie locale fait si souvent référence.

Rue Anthime Renard : nom d’un conseiller municipal tout simplement, très modestement.

Route de Roncherolles : partie de cette route qui voyait anciennement passer bien des voyageurs, en tout cas avant que la route de Neufchâtel ne fut construite, ou améliorée, à la fin du XVIIIe siècle. Cet axe reliait Rouen et Darnétal à Buchy.

Impasse des Ruettes : la rue des Ruettes passait là. Ce fut même par ce chemin, au XVIIe siècle, que l’on accédait de ce côté-ci au village.

Rue du Stade : faisait anciennement partie de ces chemins qui convergeaient tous vers l’église et qui n’avaient d’autre but que de limiter les trajets vers ce lieu de culte.

Allée des Tilleuls : il se tenait ici des pâtures entourées de haies vives lorsque l’on entreprit de construire ce lotissement. Il serait bien qu’un jour on donne aux lieux des noms qui possèdent un peu d’âme, que cela ne soit pas seulement à vocation commerciale. A Berlin, il existe une avenue très belle, au nom très beau, Unter den Linden. Il raconte la promenade, le temps de vivre, les petits bonheurs. Mais c’est vrai, nous ne sommes pas à Berlin.

Rue du Tour de Préaux : dernière portion à porter ce nom, de cet axe circulaire ancien qui faisait le tour du village.

Impasse des Tuileries : le pluriel n’était pas nécessaire. De plus il est trompeur. L’impasse longe la ferme de La Tuilerie qui n’a rien à voir avec la moindre tuilerie. La présence de tuiles gallo-romaines dans les labours fut probablement à l’origine de ce toponyme ancien. Elles recouvraient les bâtiments de l’exploitation agricole qui se tenait là. Le chemin porta sous l’Ancien Régime le nom de chemin des Fouages, puis, aux siècles suivants, celui des Louages, altération tardive d’un nom que l’on ne comprenait plus. Il ne devient cette impasse des Tuileries qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Après le conseil municipal, l’Association des Riverains du quartier des Tuileries de Préaux enfonce le clou à son tour, et donne un petit air parisien à notre village. Verra-t-on un jour cette voie prendre le nom d’impasse de Rivoli ? Pourquoi pas. Au point où l’on en est, cela ne changera pas grand chose. Autrefois ce chemin continuait, à la rencontre des chemins forestiers du Mont Melin et d’Écorchevache, mais aujourd’hui la forêt de Préaux est devenue plus difficile d’accès qu’elle ne l’était déjà au Moyen Âge. On notera également cette évolution intéressante qui fait qu’aujourd’hui on désigne un quartier par un nom qui ne fut longtemps que celui d’une ferme, alors qu’un hameau, celui de La Rue aux Juifs, se tient probablement là depuis le Moyen Âge. Sachant l’importance de cette communauté longtemps oubliée en Normandie, il ne semble pas superflu de rappeler que la présence de cette rue dans notre village représente un élément culturel du passé extrêmement fort.

Rue du Vieux Château : indiquait par le passé la direction de Cailly, aujourd’hui la route qui mène à la ferme du Vieux Château. Quant aux ruines du château médiéval, il faudra vous faire une raison. Elles appartiennent au domaine privé.

Route de la Vieux Rue : on suppose là l’origine d’une voie romaine qui traversait d’Est en Ouest et de façon rectiligne l’ancien espace qu’occupe aujourd’hui la commune. Était presque parallèle à un second axe, disparu aujourd’hui, qui prenait par la Butte du Moulin et menait en direction de Buchy.

Groupe scolaire Jacques Prévert : l’un de ces innombrables établissements scolaires dénommés ainsi, piètre témoin de l’uniformisation de la culture des administrations et du peu d’originalité qui les caractérise. Pourquoi ne pourrait-on pas puiser dans les textes de Prévert plutôt que de se référer uniquement à la dimension du personnage ?

Ensemble Culturel et Sportif de la Clef des Champs : représente depuis le siècle dernier l’axe où les constructions se multiplient le plus sur le territoire de notre commune. Il faut savoir que lorsque l’on installa la Croix Cabot, au début du XIXe siècle, il n’y avait ici, loin à la ronde, que des labours.

Salle Pratelli : origine latine du nom du village. Les barons médiévaux qui s’installèrent ici en prirent le nom. Ils ne l’apportèrent pas. Ce bâtiment remplace le Mille Club qui fit par le passé les beaux jours de nombreux Préautais.

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